EGLISE ORTHODOXE D'ESTONIE

Chapitre

Orthodoxie

 
 
 
 

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Vendredi 1er septembre 2017

Nouvel an ecclésial ; Protection et sauvegarde de la nature

St Siméon le Stylite

du Nouvel an : 1 Tm 2, 1-7 ; Lc 4, 16-22

St Siméon : Col 3, 12-16 ; Mt 11, 27-30

Tropaire ton 4

Le Seigneur de gloire, par les oeuvres de sa création, manifestement révèle sa puissance éternelle, sa divinité ; ayant formé l'univers et de créatures l'ayant rempli, à la nature il fixe des limites et pour les hommes il établit de bien traiter sa Création pour rendre un culte au Créateur

Kondakion ton 8

Adam jadis au Paradis avait reçu l'ordre de le cultiver et bien garder, mais il désobéit, et la porte fut fermée ; quant à nous qui nous trouvons en grave transgression pour avoir indubitablement goûté à la connaissance du bien et du mal, cet arbre amer, mettons-nous en oeuvre pour la création, fauchons les ronces de la pollution, car en changeant de conduite nous en réchapperons.

Ikos

Au Seigneur la terre et sa plénitude, l'univers et tous ses habitants ; Dieu, ayant prévu pour nous-mêmes le meilleur, à peine au-dessous des Anges nous avait placés dans le monde, pour nous y faire trouver la perfection. Mais, pour avoir failli, par sa séduction du péché, nous n'en cessons pas moins de goûter à son festin. Et la création en attente aspire avec nous à la révélation des fils de Dieu ; aussi rejetons la pollution de la nature et notre propre destruction, car en changeant de conduite nous en réchapperons.

" Habitants de ce monde, gardons la nature, aussi bien que notre âme, de toute souillure. L'année liturgique qui commence invite l'univers : pour sa préservation tenons les yeux ouverts ! "

Tel est en partie le commentaire du Synaxaire au jour du 1er septembre, date que notre Patriarcat Oecuménique a fixé pour la protection et la sauvegarde de la nature. Une telle décision, à un moment où tous sont préoccupés par l'avenir de notre terre, mérite de notre part respect et très grande attention. Et encore, en faisant du 1er septembre la fête de la contemplation de la nature, notre Patriarche et son Saint Synode ont voulu insister aussi sur le fait que dans l'Eglise orthodoxe il n'existe pas de distinction entre les commémorations du calendrier liturgique et les événements qui y sont célébrés, non pas seulement en vue de notre propre salut mais aussi en vue de celui de tout le cosmos. Car ce qui a été donné par Dieu à un moment précis de l'histoire des hommes l'a été pour toujours et l'acte liturgique a pour objet d'en perpétuer l'événement jusqu'à la fin des temps, jusqu'au jour du second avènement, où le Christ viendra pour juger les vivants et les morts.
La contemplation de la nature, selon les Pères grecs, est (nous le savons bien) une donnée fondamentale et indispensable pour la connaissance de Dieu puisque toute chose sur terre est une image de Dieu et que par conséquent le spirituel peut se révéler dans la matière du fait même qu'elle est porteuse de divin.
De même, la grande Tradition patristique définit l'homme comme microcosme en ce sens que dans son corps humain il récapitule la création tout entière ; en ce sens qu'il peut réaliser dans son corps la réponse positive ou négative de tout l'univers à l'appel de l'amour divin en tant que sanctuaire du Saint Esprit, selon l'expression bien connue de l'Apôtre Paul. Pour le livre de la Genèse (1/16-31), l'homme est la jointure entre le divin et le terrestre et par conséquent la création tout entière se tient devant lui comme une révélation de Dieu. Partant, si la réalité du monde à travers cette jointure entre le divin et le terrestre qu'est l'homme arrive à constituer un fait de communion avec Dieu, l'être du monde à son tour participe à l'Être éternel, autrement dit à la réalisation de la vie comme amour selon le prototype trinitaire divin.
Tout dépend donc de la liberté humaine parce que l'homme, ainsi que l'affirme notre théologie, est la gloire de Dieu du fait qu'il manifeste Dieu dans le monde ; du fait qu'il rend Dieu présent dans le monde. L'homme est pour l'univers entier l'espoir de recevoir la vie de Dieu et sa grâce et donc de s'unir à son Créateur. L'homme pourra alors dire le sens de la création et parfaire sa beauté. L'homme c'est donc l'espoir de transformer cette Création, de la transfigurer en lui permettant de vivre et de découvrir ce qu'elle a de plus caché et de plus palpitant en elle, c'est-à-dire Dieu présent et désirant s'unir à l'homme et au monde. Mais l'homme c'est aussi le risque de la déchéance et de l'échec, dès lors qu'il ne verra plus des choses que leur apparence, dès lors qu'il ne verra plus des choses que la figure qui ne fait que passer!
Tout dépend par conséquent de notre liberté, de notre seule liberté. A cause de cela, l'homme est bien le seul être dans toute la création qui incarne la possibilité de personnaliser la vie ; de faire de l'être créé, matériel, corruptible et mortel, un être d'éternité. Et c'est pour cette raison qu'il est à même de transformer toute énergie de la matière en vie de glorification et de louange incessante à Dieu.
Aussi pas de faux-fuyant : l'homme est bien responsable pour toute la création ; il en est la conscience et le célébrant dans la mesure cependant où il lui importe, avant toutes choses, de voir en elle le lieu de Dieu, et de déterminer en elle le sens même de Dieu non pas pour se l'approprier par sa convoitise et son aveuglement, mais pour en faire une offrande permanente, une louange incessante à son Seigneur et Créateur. D'ailleurs, une lecture plus attentive du livre de la Genèse et des Psaumes nous conduit à cette conclusion que sans l'homme les plantes ne peuvent croître car c'est en fait en lui qu'elles s'enracinent et que c'est encore et toujours l'homme qui donne un nom aux animaux. Tant il est vrai que l'homme est comme un miroir dans lequel on voit le monde et le monde comme un miroir dans lequel se voit l'homme. La Bible a donc parfaitement raison de témoigner que le salut n'est pas uniquement individuel mais cosmique.
Souvenons-nous ici de la formule lapidaire du Concile de Chalcédoine : le divin et l'humain sont en Christ unis sans confusion et sans séparation ! Et puisque par son Incarnation le Christ a pris corps pour qu'en Lui habite la plénitude de la réalité divine (Col. 1/9), pour cette raison, notre propre corps humain vient à son tour récapituler toute la création entière ; il résume en son essence toutes les possibilités d'une participation authentique de la matière du monde à la vie éternelle afin que toute chose devienne offrande, devienne eucharistie !
Une brève présentation de la structure de nos célébrations liturgique arrive ici à point pour expliciter quelque peu ce qui vient d'être dit. Si la Divine Liturgie présente en effet des demandes à Dieu pour la création, l'office des Vêpres quant à lui commence par un hymne envers cette dernière. Le psaume 104 (103) qui ouvre les Vêpres, donne une description panoramique de toute la création sous forme de doxologie. De même toute son hymnologie en général est intimement unie à la nature ; les fêtes du Seigneur gardent un lien toujours étroit avec le milieu naturel : "Que se réjouisse la création ; que soit dans l'allégresse la nature" (Annonciation) ; " soyez dans la joie, montagnes " (Nativité) et à Pâques : " Maintenant tout est rempli de lumière, ciel terre et enfers ; que toute la création donc fête la résurrection du Christ par laquelle elle est fondée ".
On peut ainsi affirmer que " contrairement à l'Occident où une conception philosophique chrétienne de la nature fait défaut, écrit le Pr. Evangelos Théodorou, l'Orient chrétien, lui, a développé une cosmologie et une philosophie de la nature". Ainsi, par exemple, toute une théologie de la nature est particulièrement explicitée le jour de la fête de l'Epiphanie : l'Esprit Saint s'infuse dans l'eau du baptême comme il s'infuse pareillement dans l'huile du saint chrême ; le baptême actualise la descente du Christ dans le Jourdain, amorce sa descente victorieuse aux enfers.
De même, les épiclèses de toutes les actions sacramentelles constituent comme une continuation de la Pentecôte ; autrement dit constituent la reprise, dans un dynamisme renouvelé, de la Pentecôte cosmique des origines.
Pour saint Irénée de Lyon, "c'est toute la nature visible que nous offrons dans les saints dons afin qu'elle soit eucharistiée, puisque dans l'eucharistie l'un des deux facteurs est terrestre ". Dans l'anaphore, rappelle saint Cyrille d'Alexandrie, " on fait mémoire du ciel et de la terre, de la mer, du soleil, de toute la création visible et invisible".
C'est parce qu'il y a l'Eglise et sa liturgie que le monde reste ancré dans l'être, c'est-à-dire dans le Corps du Christ, car l'Eglise demeure ce lieu spirituel où l'homme fait l'apprentissage d'une existence eucharistique et devient authentiquement prêtre et roi : par la liturgie, il découvre le monde transfiguré en Christ et désormais il collabore à sa métamorphose définitive, ce qui signifie en clair à sa transfiguration.
Les options en la matière de l'Occident chrétien ont semble-t-il, avec le temps, suivi un autre chemin que cette intuition première des Pères grecs. Pour ma part et pour ne pas trop m'attarder, je retiens surtout deux hypothèses :
La première relève de l'interprétation de Genèse 1, 28 : " Remplissez la terre et soumettez-la... " L'Occident, au moins pour ces cinq derniers siècles, a peu à peu dévié vers une exigence de quête de progrès qui fait de l'homme un manipulateur plutôt qu'un médiateur. L'air vicié, les eaux polluées et le sol mortifié sont là pour nous montrer combien réel est ce type d'erreur dans la relation de l'homme avec la matière du monde. Erreur qui prend aujourd'hui les dimensions d'une menace de mort dès lors que l'homme, surtout de notre civilisation technologique avancée, n'arrive plus à reconnaître dans la nature l'œuvre vivifiante du Saint Esprit, dès lors qu'il ne constitue plus une relation personnelle de respect et d'amour avec le logos de la matière. Le monde étant ainsi orienté vers le seul développement économique, la matière devenant à son tour un objet neutre de consommation dans le but de satisfaire tous les désirs, plus rien ne peut encore qualifier préalablement la vie, puisque toute idée de création du monde par une force supérieure à celle de l'homme est absente (l'humanisme scientifique contemporain ne proclame-t-il pas que l'homme est la mesure de toute chose ?). Comme si notre civilisation se fermait sur le néant au moment où elle s'exprime dans une véritable prise de conscience planétaire.
"Soumettre la terre... " pour la Bible ne signifie en rien la réduire en esclavage ; mais c'est en faire le temple de Dieu. Nous comprendrons cela le jour où nous cesserons de nous obstiner à considérer la vie spirituelle comme une qualité surajoutée à notre existence naturelle alors que les Saintes Écritures et à leur suite les Pères de l'Eglise ne connaissent que deux réalités existentielles qui correspondent à deux seuls modes d'existence : celui de la communion avec Dieu (communion qui constitue la vie) et celui de la séparation d'avec Dieu, qui aboutit à la mort en passant par la corruption.
La seconde se réfère, surtout après le 9è siècle, à une pratique en Occident trop individualiste de l'ascèse, considérée comme une soumission du corps aux exigences de l'esprit et non plus comme un fait de communion, comme un fait ecclésial par lequel chaque travail pour gagner sa nourriture, chaque relation professionnelle, économique, sociale ou politique tendrait nécessairement à se transformer en communion eucharistique de la même manière que la prise de nourriture devient dans l'eucharistie fait de communion. Cela est d'autant plus dommage que notre génération a le privilège de vivre, pour la première fois dans l'histoire (et ce malgré une certaine forme de savoir scientifique qui aboutit au viol technologique du corps vivant de la nature), la vérité cosmologique organiquement liée à la vie ou la mort des êtres animés sur la terre. Et la vie ou la mort sur terre dépendent de l'attitude humaine par rapport à la réalité matérielle du monde. De cela aussi nous sommes conscients en cette fin du 20è siècle.
En conclusion, je dirai que l'homme est appelé à libérer la parole muette du cosmos ; il lui appartient de nommer les vivants, de respecter, d'embellir, de spiritualiser l'univers. Les tragédies que décèle l'écologie vont contraindre chacun de nous à choisir et à choisir doublement :
entre l'exploitation et finalement la destruction de la biosphère ou au contraire son respect ;
mais aussi entre une régression fusionnelle dans la grande matrice cosmique (le culte de Gaïa, la terre-mère, des écologistes surtout germaniques avec référence aux religions celtiques) ou bien une vision sacramentelle de la terre, lieu de communion des personnes. L'homme en effet ne se sauve pas en se cosmisant, c'est-à-dire en disparaissant comme existence personnelle mais c'est le cosmos qui est sauvé dans la mesure où nous le personnalisons, pour peu que nous inscrivions dans notre savoir et notre pouvoir cette contemplation de la gloire de Dieu cachée dans les êtres et les choses ainsi que je me suis efforcé de vous le démontrer tout au long de cette intervention. Les Orthodoxes de ce pays et plus encore notre jeunesse, ce me semble, peuvent beaucoup aider à transfigurer dans cette perspective l'amour intuitif qui grandit dans les jeunes générations européennes pour la beauté du monde. Là où les autres chrétiens parlent, fort utilement d'ailleurs d'éthique, nous nous préférons insister plutôt sur une vision plus liturgique, plus sacramentelle et plus mystique du cosmos, davantage aussi capable de toucher les cœurs.
Plus que jamais notre société, où tout se mercantilise, a surtout besoin des valeurs de gratuité : l'homme d'aujourd'hui a besoin d'apprendre à aimer et à admirer ; il a besoin d'une paisible beauté, qui est finalement, selon les dires de Saint Denys l'Aréopagite, la beauté qui crée toute communion.
Car autrement l'homme, après avoir détruit l'unité qu'il était appelé à réaliser entre Dieu et le monde, prendrait le risque de se mettre hors de Dieu, voire contre Lui. Tragique sera alors la conséquence : le monde lui deviendra étranger et hostile. Mais cette étrangeté et cette hostilité, c'est en fait l'homme lui-même, jeté hors de lui-même, littéralement pulvérisé hors de la création. La suite nous la connaissons déjà : "Poussière, tu retourneras à la poussière", est-il affirmé dans le livre de la Genèse (3, 19).
Seigneur notre Dieu, donne-nous la grâce de participer pleinement à la vie de l'univers ainsi qu'à l'œuvre commune de toute l'humanité ; et accorde-nous que partout où nous sommes partie prenante, le rapport de l'homme avec l'homme se transforme en rapport de communion et le rapport de l'homme et de la terre en découverte de ta présence, en certitude de ta transcendance, par les prières de ta Mère toute pure et toute sainte et de tous tes Saints.

Mgr Stephanos, métropolite de Tallinn et de toute l'Estonie

Bibliographie utilisée pour ce bref essai :
1.- C. Yannaras, SOP, déc. 1989, n° 43 : pp. 13-17.
2.- Jean Damascène, Sur les Icônes, 1/16 (PC 94/1245A)
3.- Evangelos Théodorou, La valeur pédagogique du Triode actuel. Athènes, 1958, p.94.
4.- Jean Zizioulas, La vision eucharistique du monde en l'homme contemporain. Rencontre de Salonique, 1966.
5.- Jacques Touraille, La Beauté du monde, icône du Royaume in Contacts n° 105, Paris 1979.

Dimanche 3 septembre 2017 : 13 è dimanche après la Pentecôte

Ton 4 ; Matines 2è Evangile

Epître : 1Co 16, 13-24 ; Evangile : Mt 21, 33-42

Mardi 5 septembre 2017 : Sts Zacharie et Elisabeth

Hb 6, 13-20 ; Mt 23, 29-39

Tropaire, ton 1

Célébrant la mémoire, Seigneur, des justes Zacharie et Elisabeth, par leurs prières, nous te supplions, sauve nos âmes.

Kondakion, ton 4

Comme lune pleine, tu as reçu du mystique soleil qu'est le Messie la lumière des justes et marchas dans tous les commandements du Seigneur, Elisabeth, amie de Dieu ; et, te disant bienheureuse par des cantiques mérités, nous magnifions le Seigneur de tendresse qui sur tous fait luire sa clarté

Vendredi 8 septembre 20172 : Nativité de la Mère de Dieu

Epître Ph 2, 5-11 ; Evangile : Lc 10, 38-42, 11, 27-28

Tropaire (ton 4)

Ta Nativité, ô Mère de Dieu, a révélé la joie à tout l'univers, car de toi s'est levé le soleil de justice, le Christ notre Dieu. Nous ayant délivrés de la malédiction, il nous donne la bénédiction, et ayant aboli la mort, il nous accorde la vie éternelle.

Kondakion (ton 4)

Joachim et Anne ont été délivrés de l'opprobre de la stérilité comme Adam et Eve de la corruption de la mort, en ta sainte Nativité, ô Toute Pure. C'est elle que fête aussi ton peuple, libéré de la dette de ses péchés, en te chantant : la stérile enfante la Mère de Dieu, la nourricière de notre Vie.

Samedi 9 septembre 2017 : Sts Joachim et Anne

Epître : Ga 4, 22-27 ; Evangile : Lc 8, 16-21

joschim anne

deco

Dimanche 10 septembre 2017 : 14è Dimanche après la Pentecôte

Dimanche avant la Croix, Sts Joachim et Anne

Ton 5 ; Matines : 3è Evangile

du dimanche avant la Croix : Epître : Ga 6, 11-18 ; Evangile : Jn 3, 13-17

du jour : Epître : 2Co 1-21, 2-14 ; Evangile : Mt 22, 1-14

Jeudi 14 septembre 2017 : Exaltation de la vénérable Croix

Jour de jeûne rigoureux

Epître : 1 Co 1, 18-24 ; Evangile : Jn 19, 6-11, 13-20, 25-28, 30

Textes liturgiques

Quand Tu étais élevé en croix, Maître, Tu as relevé toute la nature tombée par Adam. Salut, précieuse Croix, guide des aveugles, médecin des malades, résurrection de tous les morts, qui nous as tous relevés lorsque nous étions tombés dans la pourriture. C'est par toi qu'il a été mis fin à la corruption et qu'a fleuri l'immortalité ; par toi que, mortels, nous avons été divinisés, et le diable complètement terrassé.

Dans le paradis autrefois, le bois m'avait dépouillé, puisque c'est en donnant à goûter son fruit que l'ennemi introduisit la mort ; le bois de la Croix qui apportait aux hommes le vêtement de vie fut enfoncé en terre et le monde entier fut rempli d'une joie sans bornes En la voyant élevée, peuples, adressons nous d'une seule voix à Dieu avec foi : Pleine de gloire est ta maison.

La prière des Eglises de rite byzantin

Le Synaxaire

Le 14 de ce mois, nous fêtons l'universelle Exaltation de la précieuse et vivifiante Croix.
Alors qu'il s'apprêtait à marcher sur Rome pour s'opposer à son rival, Maxence, qui avait des forces bien supérieures, Constantin le Grand vit une nuit le signe de la vivifiante Croix lui apparaître sous forme lumineuse dans le ciel, entouré de l'inscription: " Par ce signe, tu vaincras". Il fit alors orner ses étendards du signe de la Croix et remporta une brillante victoire, qui lui permit de prendre le pouvoir sur tout le monde romain et d'assurer le triomphe du Christianisme. La vingtième année de son règne, Constantin envoya sa mère Hélène à Jérusalem pour y vénérer les Saints-Lieux, y retrouver l'emplacement du Saint Sépulcre et de la Croix, que des travaux d'agrandissement de la ville, effectués sous Hadrien, avaient cachés sous les décombres. Grâce aux renseignements transmis par la tradition orale, Sainte Hélène retrouva le précieux trophée avec les deux croix sur lesquelles avaient été suspendus les deux larrons et les trois clous qui avaient servi à attacher le corps vivifiant du Sauveur. Mais la reine se trouva embarrassée de ne pouvoir discerner quelle était la Croix du Christ. La guérison d'une femme mourante à l'approche du saint bois permit au patriarche de Jérusalem, Macaire, de la reconnaître, car les deux autres croix n'opérèrent aucun miracle. La reine et toute sa cour vénérèrent alors et embrassèrent pieusement la Sainte Croix. Le peuple, qui était rassemblé nombreux sur les lieux, désirait lui aussi bénéficier de cette grâce, ou au moins voir de loin l'instrument de notre rédemption, tant son amour pour le Christ était ardent. Le patriarche monta alors sur l'ambon et, prenant la Croix à deux mains, il l'éleva bien haut à la vue de tous, pendant que la foule s'écriait: " Kyrie eleison ".

C'est depuis ce jour que les saints Pères instituèrent de commémorer chaque année l'Exaltation de la Précieuse Croix dans toutes les églises, non seulement en commémoration de cet événement, mais aussi pour manifester que cet instrument de honte est devenu notre fierté et notre joie. En rappelant le geste du patriarche et élevant la Croix dans les quatre directions de l'espace au chant du Kyrie eleison, les chrétiens montrent aujourd'hui qu'en montant sur la Croix le Christ a voulu réconcilier en Lui toutes choses, unir toutes les extrémités de la création, la hauteur et la profondeur, dans son corps, afin de nous permettre d'avoir accès auprès du Père.

 

 

Paroles à méditer

Où pourrait-on trouver un père qui accepterait de mourir sur une croix pour les crimes de ses enfants ? Habituellement, un père est attristé et plaint son fils qui doit être châtié à cause de ses crimes ; mais, bien qu'il ait pitié de son fils, il lui dira tout de même: " Tu n'as pas bien agi ; il est juste que tu sois puni pour tes mauvaises actions. "
Le Seigneur, Lui, ne nous dira jamais cela. A nous aussi, comme à l'apôtre Pierre, Il dira : " M'aimes-tu ? " De même, au Paradis, Il demandera à tout le monde: "M'aimez-vous ?" Et tous répondront : "Oui, Seigneur, nous T'aimons. Tu nous as sauvés par tes souffrances sur la Croix, et maintenant Tu nous as donné le Royaume des Cieux."

Starets SILOUANE

 

 


"Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais celui qui perd sa vie à cause de moi et de l'Evangile la sauvera." Ici se trouve la conclusion pratique de la fête. Ce n'est pas seulement à quelques disciples choisis que Jésus adresse ces paroles, mais à nous tous : " Appelant la foule, en même temps que ses disciples, il leur dit... " Notre Seigneur établit une gradation instructive, si nous savons la méditer, entre ces trois actes : renoncer à soi-même, prendre sa croix, suivre le Christ. Chacun doit prendre sa croix ; non point une croix qu'il aurait arbitrairement choisie, mais la croix, c'est-à-dire la part de souffrance et d'épreuve, que Dieu lui a assignée d'une manière spéciale et qui est l'un des aspects de la croix de Jésus lui même. Dans la fête de l'exaltation de la croix, exaltons et intronisons dans notre cœur la croix de Jésus, en appliquant à la Passion de Notre Seigneur et même à nos pauvres efforts (qui sont notre participation à la Passion) cette parole par laquelle le mystère de la Croix reçoit son interprétation la plus haute et la plus complète : " Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie... "
Un moine de L'EGLISE D'ORIENT
L'An de grâce du Seigneur

 

 

 

 

Dimanche 17 septembre 2017 : 15 è dimanche après la Pentecôte

Dimanche après la Croix

Ton 6 ; Matines 4è Evangile

Après la Croic : Epître : Ga 2, 16-20 ; Evangile : Mc 8, 34-9, 1

Du jour : Epître : 2Co 4, 6-15 ; Evangile : Mt 22, 35-46

Dimanche 24 septembre 2017 : 16è dimanche après la Pentecôte

1er après la Croix, Saint starets Silouane de l'Athos

Ton 7 ; Matines 5è Evangile

du jour : Epître : 2Co 6, 1-10 ; Evangile : Lc 5, 1-11 ; Mt 25, 14-30 (usage slave)

du saint : Epître : 1Co 4, 1-5 ; Evangile : Lc 4, 31-36 ; usage slave : Mt 23, 1-12

Lundi 25 septembre 2017 : St Serge de Radonège

Epître : Ga 5, 22-6, 2 ; Evangile : Lc 6, 17-23

Tropaire, ton 4

Champion des vertus, comme un vrai soldat du Christ notre Dieu, contre les passions tu menas en cette vie le grand combat ; dans les jeûnes, les veilles, les cantiques divins, tu fus pour tes disciples un modèle, Bienheureux ; aussi fit sa demeure en toi l'Esprit Saint, et tu fus orné brillamment par son action ; grâce au crédit que tu possèdes auprès de la sainte Trinité, rappelle-lui le troupeau que tu as rassemblé et n'oublie pas de visiter, comme toi-même tu l'as promis, vénérable Père Serge, tes enfants.

 

Mardi 26 septembre 2017

Dormition du St apôtre et évangéliste Jean le Théologien

Epître : 1Jn 4, 12-19 ; Evangile : Jn 19, 25-27, 21, 24-25

Dimanche 1er octobre 2017 : 17è dimanche après la Pentecôte, 2è après la Croix, de la Protection de la Mère de Dieu

(usage slave)

Epître : Hb 9, 1-7 ; Evangile : Lc 10, 38-42, 11, 27-28

Ton 8 ; Matines : 6è evangile

Epître : 2Co 6, 16- 7, 1 ; Evangile : Lc 6, 31-36 ; Mt 15, 21-28 (usage slave)

Mardi 3 octobre 2017

St hiéromartyr Denys l'Aéropagite, disciple de St Paul et 1er évêque d'Athènes

Epître : Ac 17, 16-34 ; Evangile : Mt 13, 44-54

Tropaire, ton 5

Captivé par l'enseignement de saint Paul, avec la sublime conscience qui t'ornait, tu devins maître en ces dons qui surpassent l'esprit ; des êtres incorporels, en effet, tu révélas les hiérarchies, comme initié aux ineffables secrets et interprète de la sagesse, pontife martyr, saint Denys.

Vendredi 6 octobre 2017 : Saint Apôtre Thomas l'un des douze

Epître : 1Co 4, 9-16 ; Evangile : Jn 20, 19-31

Tropaire, ton 3

Saint Apôtre Thomas intercède auprès du Dieu de miséricorde, pour qu'à nos âmes il accorde le pardon de nos péchés.

Dimanche 9 octobre 2017 : 18è dimanche après la Pentecôte

3è après la Croix ; Des Pères du 7è concile Œcuménique

Ton 1; Matines : 7è Evangile

des Saints Pères : usage grec : Epître : Ti 3, 8-15 ; Evangile : Lc : 8, 5-15

usage slave : Epître : Hb 13, 7-16 ; Evangile : Jn 17, 1-13

Epître : 2Co 9,6-11 ; Evangile : Lc 8, 5-15 ; usage slave Lc 5, 1-11

Mercredi 11 octobre 2017

St Philippe, apôtre, l'un des 7 diacres

Ac 8,26-39 ; Lc 12,8-12

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Dimanche 15 octobre 2017 : 19è dimanche après le Pentecôte

4è après la Croix

Ton 2 ; Matines : 8è Evangile

Epître : Cl 5, 11, 14-18 ; Evangile : Lc 7, 11-16 ; usage slave : Lc 6, 31-36

Mercredi 18 octobre 2017

Saint apôtre et évangéliste Luc

Epître : 2Co 11, 31-12, 9 ; Evangile : Lc 10, 16-21

Tropaire, ton 5

Le chroniqueur des Actes des Apôtres, le brillant rédacteur de l'Evangile du Christ, saint Luc, qui pour l'Eglise fut un intarissable écrivain, par des hymnes sacrés louons-le comme saint apôtre et comme excellent médecin guérissant les humaines infirmités, les naturelles douleurs et les spirituelles passions et sans cesse pour nos âmes intercédant.

Dimanche 22 octobre 2017

20è dimanche après la Pentecôte, 5è après la Croix

Ton 3 ; Matines 9è Evangile

Epître : Ga 1, 11-19 ; Evangile : Lc 8, 26-39 ; Lc 7, 11-16 (usage slave)

Lundi 23 octobre 2017

St apôtre Jacques, frère du Seigneur, et 1er évêque de Jérusalem

Epître : Ga 1, 11-19 ; Evangile : Mt 13, 53-58

Jeudi 26 octobre 2017

St mégalomartyr Démètre (Dimitrios, Dimitri) de Thessalonique

Epître : 2Tm 2, 1-10 ; Evangile : Jn 15, 17-16, 2

Tropaire, ton 3

La chrétienté trouve en toi un grand allié au moment des dangers, ô athlète victorieux des nations païennes. Toi qui a confondu l'insolence de Lyaios, encourageant Nestor dans le stade, prie le Christ Dieu, ô Saint, de nous faire grande miséricorde.

Samedi 28 octobre 2017

Protection de la Très Sainte Mère de Dieu et toujours Vierge Marie

usage grec

Epître : Hb 9, 1-7 ; Evangile : Lc 10, 38-42, 11, 27-28

Apolitikion, ton 1

O Vierge, nous chantons les bienfaits de ta protection qu'ineffablement tu déploies, comme lumineuse nuée ; mystiquement tu mets ton peuple à l'abri de toutes machinations des ennemis ; en toi nous trouvons refuge, secours et protection, nous qui fidèlement te chantons : Gloire, Vierge pure, à tes hauts faits, gloire à ta sainte protection, gloire à la providence que tu exerces envers nous.

Tropaire de la Protection de la Mère de Dieu, ton 4

En ce jour, nous tes croyants fidèles, célébrons ta protection avec une joie lumineuse, ô Mère de Dieu, et contemplant ton icône très pure, nous te disons avec amour : protège-nous de ton voile vénéré et délivre-nous de tout mal en suppliant ton Fils, notre Dieu, de sauver nos âmes.

 

Dimanche 29 octobre 2017

21è dimanche après la Pentecôte, 6è après la Croix

Ton 4 ; Matines 10è Evangile

Epître : Ga 2, 16-20 ; Evangile : Lc 16, 19-31 ; Lc 8, 5-15 (usage slave)

Mercredi 1er novembre 2017

Saints médecins thaumaturges et anargyres Cosme et Damien

des Sts : Epître : 1Co 12, 27- 13, 8 ; Evangile : Mt 10, 1, 5-8

Dimanche 5 novembre 2017

22è dimanche après la Pentecôte, 7è après la Croix

Ton 5 ; Matines : 11è Evangile

Epître : Ga 6, 11-16 ; Evangile : Lc 8, 41-56 ; usage slave : Lc 16, 19-31

Mercredi 8 novembre 2017

synaxe des Sts archanges Michel et Gabriel

ainsi que de toutes les puissances célestes et incorporelles

Epître : Hb 2, 2-10 ; Evangile : Lc 10, 16-21

Prokimenon, ton 4

D'esprits célestes il fit ses Anges, de flammes de feu ses serviteurs. Verset : Bénis le Seigneur; ô mon âme, Seigneur mon Dieu, tu es si grand

Jeudi 9 novembre 2017 : St Nectaire d'Egine, evêque de la Pentapole

Epître : Ep 5, 8-19 ; Evangile : Jn 10, 9-16

Apolitikion, ton 1

Fidèles, vénérons le fils de la Silivrie, le protecteur d'Egine, l'ami de la vertu, Nectaire, qui en ces derniers temps a brillé comme divin serviteur du Christ ; il fait jaillir toutes sortes de guérison à ceux qui chantent avec foi : Gloire à Celui qui t'as glorifié ! Gloire à Celui qui fit des merveilles par toi ! Gloire à Celui qui opère en tous, par tes prières, le salut.

Samedi 11 novembre 2017 : St Martin le Miséricordieux, évêque de Tours

Epître : Hb 7, 26-8, 2 ; Evangile : Jn 10, 9-16

Tropaire, ton 1

Tu es apparu comme un vaillant soldat du Christ, ô Pontife Martin ; moine tu as affermis tes frères par tes combats de vertu et ton ardente charité ; Evêque, tu illuminas ton peuple par la puissance de tes actes et de tes paroles, comme par la force de ta sagesse. Gloire au Christ qui t'a glorifié, gloire à celui qui par toi fit des merveilles, gloire à celui qui opère en tous, par tes prières, le salut.

Kondakion, ton 2

Clairon de l'Esprit ayant fait retentir la parole de Dieu, implanteur de la foi ayant déraciné les hérésies, fidèle serviteur de la divine Trinité, sublime pontife Martin, devant le trône du Seigneur avec les anges en tout temps, ne cesse pas d'intercéder en faveur de nous tous.

martin

dec

Dimanche 12 novembre 2017

23è dimanche après la Pentecôte, 8è après la Croix

Ton 6 ; Matines : 1er Evangile

Epître : Ep 2, 4-10 ; Evangile : Lc 10, 25-37 ; Lc 8, 26-39 (usage slave)

Lundi 13 novembre 2017

St Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople

Epître : Hb 7, 26-8, 2 ; Evangile : Jn 10, 9-16

Prokimenon : Ma bouche dira la sagesse, et le murmure de mon coeur, l'intelligence.

Verset : Ecoutez ceci, tous les peuples, prêtez l'oreille, tous les habitants de la terre.

Mardi 14 novembre 2017

Début du jeûne de la Nativité selon la chair de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ

Saint apôtre Philippe

Epître : 1Co 4, 9-16 ; Jn 1, 43-51

Tropaire, ton 3

L'univers est en fête, l'Eglise exulte de joie, elle qui fut illuminée grâce à toi ; couronnée d'allégresse, elle célèbre festivement, saint apôtre Philippe, ta mémoire sacrée ; car à tous tu as enseigné la foi en Christ et tu as mené ta course évangélique à bonne fin ; quant à nous qui élevons avec confiance les mains vers Dieu, prie le de nous accorder la grâce du salut. Commun des apôtres

Jeudi 16 novembre 2017 : St Evangéliste Matthieu

Epître : 1Co 4, 9-16 ; Evangile : Mt 9, 9-13

Tropaire, ton 3

De tout coeur abandonnant ton office de publicain, tu as suivi le Maître qui t'appelait, le Christ qui se montrait sur terre aux hommes dans sa bonté, et tu en fus l'apôtre choisi, annonçant à haute voix la bonne nouvelle au monde entier ; c'est pourquoi nous vénérons ta mémoire sacrée ; saint apôtre Matthieu, intercède auprès du Dieu compatissant pour qu'à nos âmes il accorde la grâce du salut.

Dimanche 19 novembre 2017 : 24è dimanche après la Pentecôte

9è après la Croix

Ton 7 ; Matines : 2è Evangile

Epître : Ep 2, 14-22 ; Evangile : Lc 12, 16-21 ; Lc 8, 41-56 (usage slave)

Mardi 21 novembre 2017

Présentation au temple de la Mère de Dieu

Epître : Hb 9, 1-7 ; Evangile : Lc 10, 38-42, 11, 27-28

Kondakion

Le Temple très pur du Sauveur, la très précieuse chambre nuptiale, la Vierge, le trésor sacré de la gloire de Dieu est conduite en ce jour dans la maison du Seigneur, portant avec elle la grâce de l'Esprit divin. Les anges de Dieu lui chantent : "Elle est le tabernacle céleste".

Vêpres

En ce jour le temple spirituel de la sainte gloire du Christ notre Dieu, la seule Vierge entre toutes bénie est présentée au Temple de la Loi pour habiter le Saint des Saints. Avec elle Joachim et Anne se réjouissent en esprit et les vierges en choeur aux accents des psaumes chantent au Seigneur en l'honneur de la Mère de Dieu. Garde sous ta protection ô Mère de Dieu et source intarissable de lal Vie tous les chantres qui t'honorent de leurs hymnes en ta vénérable Présentation accorde-leur la couronne des vainqueurs.

 

 

 

Tropaire

Préfiguration de la bienveillance de Dieu, annonce du salut des hommes, aujourd'hui dans le Temple la Vierge se manifeste aux yeux de tous et d'avance proclame le Christ au monde entier. Chantons-lui nous aussi d'une voix forte : "Réjouis-toi, qui accomplis le dessein du Créateur.

HOMELIE

La fête de l'Entrée au Temple de la Mère de Dieu nous introduit dans ce mystère : avec Marie, le véritable temple de Dieu entre dans le Temple de Jérusalem. Ce destin, Marie l'assume intégralement par la profondeur inégalée de sa foi. La foi de Marie est la force de son âme. Marie est de tous les hommes et de toutes les femmes celle qui a le plus risqué pour le Seigneur, celle qui s'est engagée pour lui le plus entièrement. Elle seule pouvait répondre à l'Ange : " Je suis la servante du Seigneur. " Comme elle seule pouvait accompagner jusqu'au Golgotha le Fils de Dieu dans le partage de ses souffrances. Cette foi éclate dès son premier âge. Elle est évidente sur les icônes de la fête de la Présentation. Marie gravit les marches du Temple sans hésiter. Elle marche droit devant elle, les yeux fixés sur le grand prêtre, et au-delà, vers le Saint des Saints, vers les anges qui l'attendent, vers Dieu présent dans ses anges. Elle ne détourne pas la tête, ni vers ses parents Anne et Joachim, ni vers tous les siens restés en arrière. Sa détermination est entière. Marie a choisi une fois pour toutes. Elle sait qu'elle vient donner son cœur à Dieu. Toute sa vie sera au service du Seigneur. Jamais elle ne reviendra sur cette décision. Jamais sa fidélité ne se démentira. Elle qui sera le trône de la Sagesse pourrait dire avec celle-ci : " Le Seigneur m'a faite pour lui. " Dès l'éveil de sa conscience Marie atteint la plénitude de la foi et du don. Quelle leçon ! Car tous nous sommes faits aussi pour Dieu seul. Mais avouons notre manque de foi, notre faible détermination. Nous savons bien ce que Dieu attend de nous : notre engagement, notre participation à son amour comme à ses souffrances, l'ouverture de nos cœurs à sa présence vivante. Mais trop souvent nous ne pouvons répondre d'un coeur entier. Nous manquons de courage pour rompre avec le monde et avec nous-mêmes. La main sur la charrue, nous regardons encore en arrière et nous cherchons les plus mauvaises raisons pour éviter de répondre à l'attente du Seigneur. Marie, elle, monte de degré en degré. Elle s'élève vers le Seigneur, sans esprit de retour. Elle se livre à l'amour de Dieu. Elle ne calcule pas. Elle n'est pas prudente. Elle ne cherche pas la paix à tout prix. Elle est celle qui offre tout et trouve la joie dans l'offrande, le bonheur dans le sacrifice. Tout entière sacrifiée, elle est tout entière sanctifiée. L'Esprit Saint s'empare d'elle et ne l'abandonnera plus. Simplement pour être entrée dans le Temple et ne l'avoir quitté que pour devenir le vrai temple où Dieu viendra s'incarner pour notre salut. Marie, outre qu'elle est pour toujours la Mère de Dieu, la Mère du Sauveur, s'affirme ainsi comme le maître de notre vie spirituelle. Au début de l'Avent de Noël où nous nous trouvons, elle est un signe et un exemple pour notre foi. Dès maintenant il nous faut nous aussi choisir Dieu et Lui présenter d'ores et déjà pour sa venue le temple de nos cœurs. (Père René Dorenlot in "Une saison en Orthodoxie" p.15-17 Ed du Cerf Paris 1992)

Samedi 25 novembre 2017

Ste mégalomartyre Catherine d'Alexandrie

de la sainte : Epître : 1Th 2, 14-19 ; Evangile : usage grec Lc 19, 12-28

usage slave Lc 11, 23-26

Tropaire, ton 4

De tes vertus, comme rayons de soleil, tu as éclairé les philosophes incroyants ; comme pleine lune, pour qui s'avance de nuit, tu dissipas les ténèbres de l'absence de foi ; la souveraine crut en Dieu grâce à toi, et tu as confondu le tyran ; bienheureuse Catherine, comme épouse choisie, avec amour tu as rejoint, dans la chambre des cieux, le Christ, ton époux resplendissant de beauté, et tu as reçu royale couronne de sa main ; puisqu'en sa présence avec les Anges tu te tiens, intercède auprès de lui pour les fidèles célébrant ta mémoire sacrée.

Dimanche 26 novembre 2017

25è dimanche après la Pentecôte, 10è après la Croix

Ton 8 ; Matines : 3ème Evangile

Epître : Ep 2, 14-22 ; Evangile : Lc 12, 16-21; usage slave : Lc 8, 41-56

Jeudi 30 novembre 2017 : St apôtre André, le premier appelé

Epître : 1Co 4, 9-16 ; Evangile : Jn 1, 35-51

Tropaire, ton 4

Toi qui des apôtres fus le premier appelé et le propre frère de leur Coryphée, saint André, intercède auprès du Maître de l'univers pour qu'au monde il fasse don de la paix et qu'à nos âmes il accorde la grâce du salut.

Dimanche 3 décembre 2017

26è dimanche après la Pentecôte, 11è après la Croix

Ton 1 ; Matines : 4è Evangile

Epître : Ep 5, 9-19 ; Evangile Lc 18, 18-27 ; Lc 12, 16-21 (usage slave)

Lundi 4 décembre 2017

Ste mégalomartyre Barbe ou Barbara

usage grec : Epître : Ga 3, 23- 4, 5 ; Evangile : Mc 5, 24-34

usage slave : Epître : Ga 3, 23-29 ; Evangile : Mc 5, 24-34

Mardi 5 décembre 2017 : St Sabbas le Consacré

Epître : 2Th 1, 1-10 ; Evangile : Lc 20, 27-44 ; usage slave : Lc 12, 13-15, 22-31

Mercredi 6 décembre 2017

St Nicolas le thaumaturge, archevêque de Myre en Lycie

du saint : Epître : Hb 13, 17-21 ; Evangile : Lc 6, 17-23

Tropaire, ton 4

La justice de tes oeuvres a fait de toi pour ton troupeau, une règle de foi, un modèle de douceur, un maître de tempérance ; c'est pourquoi tu as obtenu par ton humilité l'exaltation et par ta pauvreté la richesse. Père saint, pontife Nicolas, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.

 

Kondakion, ton 3

A Myre, saint évêque, tu t'es montré comme le ministre du sacrifice divin ; car, accomplissant l'Evangile du Christ, tu donnas ta vie pour tes brebis et sauva les innocents de la mort ; dès lors tu fus sanctifié, comme grand pontife de la grâce de Dieu

Jeudi 7 décembre 2017 : St Ambroise de Milan

Epître : Ga 5,26-6, 2 ; Evangile : Mt 11, 27-30

Dimanche 10 décembre 2017

27è dimanche après la Pentecôte, 12è après la Croix

Ton 2 ; Matines : 5è Evangile

Epître : Ep 6,10-17 ; Evangile : Lc 13,10-17

Mardi 12 décembre 2017

St Spyridon le Thaumaturge, évêque de Trimythonte à Chypre

usage grec : Epître : Ep 5, 8-19 ; Evangile : Jn 10, 9-16

usage slave : Epître : Hb 13, 17-21 ; Evangile : Lc 6, 17-23

 

Tropaire, t.1
Du premier des conciles tu fus le champion et le thaumaturge, Père théophore Spyridon ; tu as parlé avec une morte ensevelie, en or tu as changé un serpent ; quand tu chantais tes saintes oraisons, les Anges célébraient avec toi, Pontife saint. Gloire à Celui qui t'a glorifié, gloire à Celui qui t'a couronné, gloire à Celui qui, par toi, opère en tous la guérison.

 

Kondakion, t.4
Ravi par l'amour du Christ, Pontife saint, élevant aussi ton âme sur les ailes de l'Esprit, tu atteignis par une pure contemplation dans tes œuvres la perfection et tu devins toi-même l'autel pour implorer du Seigneur en faveur de nous tous la divine clarté.

Dimanche 17 décembre 2017

28è dimanche après la Pentecôte ; 13é après la Croix

Des ancêtres

Ton 3 ; Matines : 6ème évangile

Liturgie, les Ancêtres : Cl 3,4-11 ; Lc 14,16-24.Tropaire des Ancêtres, ton 2

Par la foi tu as justifié tes Ancêtres, Seigneur, par eux tu épousas d'avance l'Eglise des nations ; ils se trouvent comblés de gloire et de fierté à cause de l'illustre fruit de leur lignée, qui sans semence t'enfanta. Par leurs prières, ô Christ notre Dieu, fais que nos âmes reçoivent le salut.

Mercredi 20 décembre 2017

St hiéromartyr Ignace le Théophore, évêque d'Antioche

du saint : Epître : Hb 4, 14-5, 6 ; Evangile : Mc 9, 33-41

Kondakion, ton 3

Le splendide jour de tes brillants combats nous annonce déjà la virginale naissance du Christ ; dans ta soif de savourer son amour, tu n'eus de cesse d'être broyé par les fauves comme froment ; c'est pourquoi, martyr Ignace, tu reçus l'illustre nom de théophore.

Dimanche 24 décembre 2012

29è dimanche après la Pentecôte, 14è après la Croix

Dimanche des Pères ou de la généalogie

Paramonie de Noël

Ton 4 ; Matines : 7è Evangile

Epître : usage grec : Hb 11, 9-10, 32-40 ; Evangile : Mt 1, 1-25

Paramonie : Epître : Hb 1, 1-12 ; Evangile : Lc 2, 1-20

Lundi 25 décembre 2017

Nativité de notre Seigneur, Dieu et Sauveur Jésus-Christ

Liturgie de St Jean Chrysostome

Epître : Ga 4, 4-7 ; Evangile : Mt 2, 1-12

Kondakion

Aujourd'hui la Vierge met au monde l'Eternel et la terre offre une grotte à l'Inaccessible. Les anges et les pasteurs le louent, et l'étoile avec les mages s'avance. Car tu es né pour nous, petit enfant, Dieu éternel.

Lucernaire des vêpres de la fête

Venez, réjouissons-nous dans le Seigneur en exposant le mystère de ce jour. Le mur de séparation est renversé, le glaive flamboyant est déposé, les chérubins ne gardent plus l'arbre de vie, et moi je participe aux délices du paradis dont la désobéissance m'avait exclu. Car l'Icône immuable du Père divin, l'empreinte de son éternité, prend forme d'esclave en naissant d'une Mère vierge, sans subir de changement et le Dieu véritable demeure ce qu'il était, assumant ce qui lui était étranger par amour des hommes : l'humanité. Aussi chantons à notre Dieu : Toi qui es né de la Vierge, aie pitié de nous !

 

 

Tropaire

Par ta Nativité, ô Christ notre Dieu sur le monde s'est levée la lumière de la véritable science. A sa clarté les savants adorateurs des astres d'un astre ont appris à t'adorer, Soleil de justice te découvrant comme l'Orient venu d'en haut. Seigneur gloire à toi !

La naissance de Notre Seigneur Jésus-Christ fut commémorée liturgiquement tout d'abord en Egypte, où on la célébrait la nuit du 5 au 6 janvier. Dans la suite on en fit à Rome une fête séparée du 6 janvier, fixée au 25 décembre. Ce fut vers 354. En Orient, saint Jean Chrysostome lui-même l'introduisit d'abord à Antioche. Plus qu'à Rome Noël fut, dès le début, une solennité commémorative d'un fait historique. Plus tard, le caractère populaire et poétique de la fête orientale passa en Occident, où elle devait prendre, surtout sous l'influence de saint François d'Assise, une place fort importante dans le folklore des pays latins.

 

 

- CHANT A LA VIERGE

Magnifie, mon âme, celle qui est plus vénérable et plus glorieuse que les armées célestes. Mystère étrange et inexplicable : la grotte est un ciel, la Vierge un trône de Chérubins, la crèche une demeure pour le contenir.

 

- CHANT DE LA PETITE ENTRÉE À LA LITURGIE

Je t'ai engendré dans mon sein avant l'étoile du matin. Le Seigneur l'a juré et ne s'en repentira pas : Tu es prêtre à jamais, selon l'ordre de Melchisédech.

 

- CHANT DE LA COMMUNION

Il envoie la délivrance à son peuple. Il déclare pour toujours son alliance. Alléluia.

 

- LA LUMIERE DE NOEL

Ta royauté, Christ-Dieu, est une royauté éternelle,

Ta domination s'étend à toutes les générations ;

Toi qui t'es incarné par l'opération du Saint-Esprit

Et qui t'es fait homme en naissant de Marie, la toujours-vierge

Ô Christ-Dieu, lors de ton avènement, Tu as brillé à nos yeux comme une lumière.

Lumière de Lumière, éclat du Père,

Tu combles de joie toute créature.

Tout souffle te loue comme l'empreinte du Père.

Toi qui es et qui as toujours été,

Toi qui as manifesté ta divinité en naissant de la Vierge,

Aie pitié de nous.

(liturgie vespérale, stichère de la psalmodie du ps. 140)

Noël à BYZANCE

Le jour de la Nativité, les Byzantins, semble-t-il, érigeaient une grotte dans chacune de leurs églises. Puis ils y déposaient un matelas sur lequel ils installaient un enfant qui était supposé représenter le Christ. Théodore Balsamon (12' s.) l'atteste bien lors de son explication du 83e canon du Concile "in Trullo". Mais cette coutume est plus ancienne encore puisque Saint Jean Chrysostome en parle dans son sermon de Noël du 20 décembre 386: "J'attends avec impatience, dit-il, ce moment où je me rendrai promptement dans chaque foyer pour y trouver noire Maître couché dans la crèche" !

Lors des grandes fêtes on décorait à Byzance les maisons et leurs portes d'entrée ; on lavait les rues de la Ville à grandes eaux. Mais pour Noël, non seulement le gouverneur faisait laver les rues, mais il commandait qu'elles soient décorées de branches de romarin et de myrte, de même il fallait dresser partout des colonnes toutes ornées de fleurs de saison.

Pendant les douze jours qui vont de la Nativité à la Théophanie, les enfants allaient de maison en maison, du matin jusque tard dans la nuit, chanter les "kalandas" (vœux formulés sous forme de chants). Jean Tetzis (12e s.) en témoigne tout en précisant que ces mêmes enfants profitaient de l'occasion pour ajouter des couplets élogieux à l'égard de leurs hôtes, ce qui leur procurait un généreux pourboire. Ajoutons encore que les adultes aussi s'adonnaient à cette pratique en accompagnant les enfants avec leurs instruments de musique.

Les courses de chevaux, si prisées des Byzantins, leur offraient de splendides spectacles. L'empereur assistait en personne à cette grande manifestation.

Mais le ton festif de ce jour glorieux était donné avant tout par le Palais impérial: l'empereur le quittait en grande pompe pour se rendre à la Basilique de Sainte Sophie. Ce jour-là, nous dit Constantin Porphyrogénète, le "basileus", vêtu de son manteau royal et la couronne posée sur la tête quittait ses appartements pour s'engager sur le boulevard principal de la Ville, connu sous le nom de "voie moyenne" ("mèssi odos"), qui arrivait tout droit sur Sainte Sophie. A six endroits différents de ce parcours, l'empereur était accueilli par les représentants des communes qui l'acclamaient en criant: "Is polla èti, nombreuses, nombreuses, nombreuses années ; que Dieu accorde à ta sainte royauté de longues années".

Une fois arrivé à Sainte Sophie, l'empereur laissait le maître des cérémonies lui prendre la couronne et c'est ainsi, tête nue, qu'il se dirigeait vers l'endroit où l'attendait le Patriarche. Ensemble ils s'engageaient dans la nef tandis que de partout, signale Kantakouzinos, s'élevait une mélodie harmonieuse et magnifique. Puis le "basileus" entrait dans le sanctuaire et de là il allait dans une pièce spécialement aménagée pour lui, le "mutatoire" pour prendre un peu de repos avant de réapparaître au moment du baiser de paix et de la communion. La Divine Liturgie terminée, il regagnait son palais comme il était venu, tandis que les mêmes honneurs qu'à l'aller lui étaient rendus par les mêmes délégués des diverses Communes.

Il convient de préciser qu'au milieu des chants en grec on en trouvait aussi en latin qui disaient ceci: "Il est né de la Vierge Marie et les mages venus d'Orient se prosternent à ses pieds pour l'adorer ! Que notre Christ Dieu conserve ta royauté de longues années, ad multos annos !"

A midi l'empereur offrait un déjeuner où l'on invitait, avec les officiels et les hôtes étrangers, douze pauvres de la Ville, lesquels symbolisaient les Apôtres du Christ. Les gens mangeaient couchés selon la coutume de cette époque. Par moments ils se levaient pour porter un toast à l'empereur tandis que les meilleurs chantres et musiciens de Sainte Sophie entonnaient à chaque fois le tropaire de Noël.

Par respect pour ce jour sacré les empereurs byzantins interdisaient que l'on capture qui que ce soit où qu'on le mette en prison, peu importe son crime.

Phédon KOUKOULES (d'après le livre "Vie des Byzantins et Culture", t.Vl, Athènes 1957 -pp. 15 1-154)

HOMELIE

Plus j'approfondis ce tropaire de Noël, plus je suis frappé par l'image qu'il nous donne du Christ : Soleil de justice ! Et plus encore je centre ma réflexion sur les mots justice et charité. Il est vrai que l'Eglise peut être mise au banc de l'accusation sur plusieurs points à travers l'histoire. Mais il y a quand même des données spécifiques à la vie de l'Eglise, et qui font que l'Eglise est dans le monde. Je reprendrai simplement l'idée de justice en l'éclairant à travers saint Paul. Pour lui, la notion de justice est liée à l'Incarnation et à la Résurrection : justice signifie un nouvel état de vie... Notre spécificité de chrétiens, c'est qu'en agissant dans le temps nous avons comme base et comme critère la personne même du Christ. Nous ne sommes pas utopistes, nous savons très bien que nous ne changerons pas ce monde comme cela ; il y a même un certain pessimisme évangélique qui apparaît à travers notre action dans le monde. Mais notre action ne se situe pas uniquement dans le temps ; et ceci est une permanence qui appartient au christianisme. C'est-à-dire que nous sommes dans le temps et en même temps projetés dans un autre temps. Et dans cette ligne-là, la charité signifie qu'aujourd'hui notre responsabilité est pleinement engagée, que nous avons à assumer les choses positives qui sont proposées par l'humanité d'où qu'elles viennent, mais que ces choses positives, nous devons toujours les éclairer aussi par cette eschatologie du huitième jour, comme on dit. C'est-à-dire par la réalité du Royaume à venir et que nous nous devons de construire à partir de ce monde qui est le nôtre. Et donc la charité, au même titre que la justice, s'inscrit dans le contexte du huitième jour; elle va au-delà de ce que l'humanité peut proposer. Dans ce contexte de la charité, nous savons qu'au jugement dernier Dieu nous demandera dans quelle mesure nous avons été attentifs, justement, à son amour, et à tout ce qu'Il a attendu de nous. Ce qui m'inquiète pourtant quand il s'agit de charité et de justice, c'est de voir que le chrétien ne sait plus qui est l'homme ! Parce qu'en fin de compte, s'il faut élaborer une théologie de l'homme, alors je m'inquiète personnellement. Je me dis que nous ne vivons plus la réalité de l'Évangile, qui est l'avènement de la nouveauté, parce que justement l'Evangile dans le cas présent est une violation de tout ce désordre qui existait, qui va exister et qui existe. Et je me demande à ce moment-là quel est le sens de l'Eucharistie que je célèbre. Si je dois repenser le problème de l'homme, je dis avec le PR Paul Evdokimov :" Le tragique pour nous, c'est qu'aujourd'hui le Royaume est construit par des gens qui ne croient plus en Dieu. Et que ceux qui croient en Dieu ne construisent plus le Royaume. " Puisse la naissance de l'Enfant Jésus nous accorder de nous remettre enfin dans ce que nous devrions vraiment être toujours par rapport à une action en faveur de nos frères plus défavorisés. (in "Une saison en Orthodoxie" p. 38-39, Ed. du Cerf Paris 1992)

Mgr STEPHANOS, métropolite de Tallinn et de toute l'Estonie

Mardi 26 décembre 2017

Synaxe de la Très Sainte Mère de Dieu

Epître : Hb 2, 11-18 ; Evangile : Mt 2, 13-23

C'est une constante liturgique dans le rite byzantin : chaque grande fête est préparée par une avant fête et prolongée par une autre fête, qui entretient avec la fête principale un lien vital. C'est ainsi que le 9 septembre, le lendemain de la fête de la Nativité de la Vierge, l'Eglise célèbre la mémoire des parents de Marie, Joachim et Anne ; le 26 mars, lendemain de l'Annonciation, c'est la synaxe de l'archange Gabriel ; le 30 juin, lendemain de la fête des saints Pierre et Paul, c'est la synaxe des douze saints, glorieux et illustres apôtres. Le lendemain de Noël est donc tout naturellement consacré à la célébration de la Mère de l'enfant de Bethléem.
" Synaxe " signifie réunion, ou assemblée pour célébrer une fête. " Synaxe de la Mère de Dieu " signifie donc tout simplement fête à l'Eglise, avec célébration de la divine Liturgie, de la très sainte Mère de Dieu.
Les deux textes bibliques, que nous lisons aujourd'hui au cours de la divine Liturgie, nous montrent qu'en célébrant la Mère de Dieu l'Eglise entend bien, en fait, prolonger la célébration de la Nativité du Sauveur.
L'épître aux Hébreux nous entretient de la communion dans la chair et le sang des hommes que le Fils de Dieu a voulu assumer à Noël, introduisant par là le thème essentiel de cette épître, à savoir celui du Christ grand prêtre. L'enfant de Bethléem, parce qu'il est Dieu, participe à la chair et au sang des hommes afin d'" affranchir ", par sa Résurrection, gage de la résurrection de tout homme qui croit en lui, " tous ceux qui, leur vie entière, étaient tenus en esclavage par la crainte de la mort ". Non seulement, en ce 26 décembre, la sainte Eglise centre sa réflexion et sa piété avant tout sur le Christ, sur le fils de Marie qui est simultanément le Fils de Dieu, mais elle ne sépare pas la fête de Noël qu'elle vient de célébrer de celle de Pâques vers laquelle désormais elle ne va pas tarder à tourner Son regard liturgique. En effet, nous dit l'épître aux Hébreux si à Noël, le Fils unique du Père céleste est " devenu en tout semblable à ses frères " (en tout, bien sûr, hormis le péché),
c'est " pour expier les péchés du peuple ", c'est pour " venir en aide à ceux qui sont éprouvés " en consentant dans son amour fou de l'homme à " souffrir par l'épreuve ".
Contemplons attentivement l'icône de Noël. Elle préfigure celle de Pâques. Les profondeurs mystérieuses de la terre qui, sur l'icône de la Nativité, apparaissent dans la grotte de Bethléem, nous parlent déjà du tombeau de Joseph d'Arimathie. Le bain de l'Enfant-Dieu, en bas de l'icône, nous parle déjà du baptême de Jésus dans le Jourdain et du baptême de sang en lequel Jésus de Nazareth achèvera (lamentablement, à vues purement humaines) son odyssée terrestre. Les langes du divin nouveau-né, ce sont déjà les linges mortuaires que le fils adoptif de Marie et le coryphée des apôtres, en se penchant sur la tombe vide, apercevront le premier jour de la semaine du Renouveau et que reproduit l'icône de la Résurrection.
Le tropaire pascal proclame que " par la mort " le Christ ressuscité des morts " a vaincu la mort ". Ce texte est déjà inscrit en image dans l'icône de Noël qui nous montre l'Enfant-Dieu emmailloté et totalement immobilisé par ses liens. Or, hier, le jour de Noël, l'Eglise a chanté : " Par ses langes, il délie du lien du péché. " Et hier matin, à l'office des matines, nous clamions : " Lui qui tient les rênes des Puissances immaculées, il est couché dans une crèche d'animaux et il est emmailloté dans une loque ; mais il délie les liens enchevêtrés de nos péchés. " Et aux matines de ce 26 décembre l'Eglise s'écrie : " En ce jour, par une étoile, Dieu amène les mages à L'adorer en prédisant sa Résurrection après trois jours par l'or, la myrrhe et l'encens. " Dans les mages l'Eglise aperçoit la préfiguration prophétique des femmes myrophores, des femmes " porteuses d'aromates ", venues le dimanche matin à la tombe pour embaumer le corps de leur Maître. L'Eglise contemple le mystère pascal dans celui de Noël. L'Agneau de Bethléem est déjà un agneau immolé. Il est déjà l'Agneau eucharistique. D'ailleurs, au cours de l'office de la préparation des saints dons, le prêtre place l'étoile de Bethléem au-dessus de la patène sur laquelle il vient de déposer l'Agneau eucharistique.
La Mère de Dieu ne doit jamais être isolée de son divin Fils tel est bien le message de l'Eglise en ce lendemain de Noël. C'est dans l'enfant de Bethléem poursuivi par la haine d'Hérode, c'est dans le " Nazaréen " annoncé par les prophètes que l'Eglise " reconnaît " Marie. Comme chacun de nous, Marie n'a de sens et de destinée qu'à l'intérieur du dessein de divinisation du Père, que révèle le Fils, dans l'Esprit. Marie n'a aucun privilège humain. Toute sa gloire est d'avoir été visitée par l'Archange, d'avoir (dans l'amour et la foi) consenti par une démarche toute personnelle de liberté et d'espérance à devenir la " localisation " par excellence de la théophanie, de la manifestation de Dieu à l'humanité et dans l'humanité. Le sein de la Vierge-Mère de Dieu est le lieu sacré entre tous. Car si, dans le buisson ardent et sur le Sinaï embrasé la voix divine s'était fait entendre, ici c'est la Parole même du Père, c'est son Verbe subsistant, coéternel à Lui et de même substance que Lui, qui demeure. Le sein de la Vierge réalise au-delà de toute humaine espérance les aspirations religieuses qui jadis s'exprimèrent aussi bien dans le tabernacle mosaïque que dans le temple salomonien. En venant dresser sa tente dans le sein virginal d'une petite jeune fille de Galilée, le Tout-Autre qu'aucune idole, aucun concept, aucun rite, aucun temple ne sauraient ni saisir ni enfermer, condescend jusqu'à l'homme.
Remarquons pour terminer qu'en nous faisant lire aujourd'hui, dans le premier Évangile, les récits de la fuite en Égypte, du massacre des Innocents, du retour d'Égypte et de l'établissement à Nazareth, l'Eglise concentre bien notre attention sur ce que nous avons essayé de formuler : " Prends l'enfant et sa mère ", dit par deux fois à joseph l'Ange du Seigneur. L'enfant est nommé avant la mère et la mère n'est jamais séparée de l'enfant. D'autre part, cette grande fête de Noël dont, à juste titre, nous faisons une fête de douce intimité familiale, de joie, de chaleur humaine, il ne faut point nous dissimuler qu'elle contient en germe le Vendredi saint : la venue en la chair pécheresse des hommes du Seul-Sans-Péché provoque le massacre des saints Innocents. Et l'Innocent par excellence, dès lors qu'il devient homme, ne pourra connaître la mort humaine (puisqu'il est venu pour cela : pour tout connaître de nous hormis le péché) que sous la forme de la mort violente et tragique. Il est totalement impensable que le Fils de Dieu fait homme puisse entrer dans la mort momifié par un cancer, asphyxié par une insuffisance respiratoire ou au terme d'une démence sénile. Ne faisons pas de Noël une fête sentimentale et mièvre. C'est une fête de très grande joie et toute gonflée d'espérance mais parce que la vie, en notre condition pécheresse et déchue, ne peut jamais jaillir que de la mort, cette joie et cette espérance doivent passer par la fournaise ardente du Vendredi saint. Et la toute jeune maman qui vient d'enfanter à Bethléem, un glaive va lui transpercer le cœur : " Siméon les bénit et dit à Marie sa mère : L'enfant que voici sera cause de chute et de relèvement pour un grand nombre en Israël et deviendra un signe qui sera contesté ; jusqu'en ton âme passera le tranchant de l'épée. Ainsi de bien des cœurs se dévoileront les pensées. " Père André Borrely in " Une saison en Orthodoxie " p.40-44, Ed. du Cerf Paris 1992)

Mercredi 27 décembre 2017 : St protomartyr et archidiacre Etienne

Fête onomastique de Mgr Stephanos Métropolite de Tallinn et de toute l'Estonie

Ton 4 ; Matines 7è Evangile

Epître : Ga 1, 11-19 ; Evangile : Mt 2, 13-23

de St Etienne : Epître : Ac 6, 8-7, 5, 46-60 ; Evangile : Mt 21, 33-42

HOMELIE

La fête de la Nativité du Seigneur, que nous venons de célébrer, était tout enveloppée d'une atmosphère de joie et d'allégresse. «Voici que je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple : aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David» (Luc, 2,11), proclamaient les anges aux bergers. Cette joie est la nôtre en ce temps de l'année liturgique.

Le pressentiment de la Croix n'était cependant pas absent de la fête de Noël : le dénuement du Christ dans la crèche annonçait celui du Calvaire, la grotte de Noël évoquait déjà le sépulcre, et bientôt la persécution d'Hérode et le massacre des Innocents de Bethléem annoncera l'opposition d'un autre Hérode, aux jours de la Passion. Mais cette ombre de la Croix sur ce temps de Noël ne doit pas ternir notre joie. Comme nous le redisons chaque dimanche à l'office de l'Orthros, «c'est par la Croix que la joie s'est répandue dans le monde entier !»

Ce lien inséparable de la Croix et de la joie du Salut nous est rappelé par les deux fêtes que nous célébrons presque aussitôt après la Nativité du Seigneur : celle des saints enfants de Bethléem, auxquels je viens de faire allusion, et celle de saint Etienne, le premier martyr, qui nous rassemble aujourd'hui.

L'Eglise a voulu ainsi rapprocher de la naissance terrestre du Christ la naissance au ciel d'Etienne, qui fut par excellence le modèle du parfait disciple du Seigneur.

Cette ressemblance d'Etienne avec le Christ, sa parfaite conformité avec l'enseignement de l'Evangile, apparaît constamment à travers le récit de son martyre, tel qu'il nous est rapporté dans les Actes des Apôtres. Ce qu'Etienne enseignait dans son discours, c'était l'enseignement même de Jésus. Comme lui, il déclarait caduc le Temple et la Loi de Moïse parce que ce qu'ils préfiguraient avait reçu dans le Christ son accomplissement. Comme Jésus, Etienne fut conduit «hors de la ville» pour être mis à mort. Comme Jésus, il fut condamné sur la déposition de faux témoins. Comme le maître avait été traité, ainsi était traité le disciple. Et, reprenant les paroles mêmes de son Maître, Etienne pardonnait à ses bourreaux, tandis qu'il lui remettait son esprit : «Seigneur, reçois mon esprit... Seigneur, ne leur impute pas ce péché» (Act. 7,59-60). Mais la passion d'Etienne est déjà tout illuminée de la gloire de la Résurrection : «Tout rempli de l'Esprit-Saint, nous disent les Actes des Apôtres, il vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu» (Actes 7,55).

Toute l'Eglise, dès les premiers siècles, a considéré le martyre comme la perfection la plus élevée à laquelle puisse accéder un disciple du Christ. Saint Ignace le Théophore, évêque d'Antioche, l'un des plus glorieux martyrs de l'Eglise primitive, écrivait aux chrétiens de Rome, alors qu'il allait être livré aux bêtes dans l'amphithéâtre : «C'est alors que je serai vraiment disciple de Jésus-Christ, quand le monde ne verra même plus mon corps. Implorez le Christ, pour que, par le moyen des bêtes, je sois une victime offerte à Dieu... C'est maintenant que je commence à être un disciple... Il est bon pour moi de mourir pour m'unir au Christ Jésus, plus que de régner sur les extrémités de la terre. C'est lui que je cherche, qui est mort pour nous ; lui que je veux, qui est ressuscité pour nous. Mon enfantement approche ... »
Ces paroles brillantes auraient pu se trouver sur les lèvres d'Etienne, comme sur celles de tous les martyrs, car c'est le même feu de l'Esprit-Saint qui remplissait leur âme et les inspirait. Ces saints martyrs ne faisaient que mettre en pratique, jusque dans ses extrêmes conséquences, le précepte du Christ : «Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renonce, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive» (Marc 8,34).

Mais cet appel du Christ ne s'adressait pas seulement à ceux de ses disciples qui auraient à affronter la persécution et une mort sanglante pour lui demeurer fidèles. Tout chrétien est appelé, d'une manière ou d'une autre, à donner sa vie pour le Christ. Les martyrs sont des modèles pour chacun de nous.

Si nous ne sommes pas appelés à verser notre sang en une seule fois, nous devons chaque jour mourir à notre égoïsme, à notre amour de nos aises et de notre tranquillité, à notre esprit de domination, afin d'avoir une attitude d'humble amour et de service envers le prochain ; il nous fait accepter dans la patience les contrariétés et les épreuves qui nous viennent des autres ou des événements, pardonner les offenses, aimer ceux qui nous témoignent de l'hostilité ou qui nous nuisent en quelque façon que ce soit. S'efforcer de mettre tout cela en pratique pour suivre le commandement du Christ, c'est véritablement donner sa vie pour lui, et cela constitue un véritable martyre quotidien.

Les martyrs, cependant, savaient qu'ils n'étaient pas seuls dans le combat. Ils n'étaient pas abandonnés à leurs propres forces ; c'était le Christ qui vivait en eux, qui combattait en eux contre toutes les machinations du démon, qui les revêtait de sa force. Nous lisons dans les Actes d'un martyr des premiers siècles, saint Romain de Césarée, que, «par l'extrême fermeté avec laquelle il supportait les tortures, il faisait comprendre à tous les assistants que la puissance divine assiste tous ceux qui ont à souffrir pour la piété, atténue leurs douleurs et affermit leur courage».

Il en sera de même pour nous dans le «combat invisible» de notre martyre quotidien. Si nous plaçons toute notre confiance dans le Christ, et non dans nos propres forces, si nous prenons appui sur lui par une prière fervente, la force de son Saint-Esprit nous sera donnée. Chaque fois que le Seigneur permettra que nous subissions une épreuve, chaque fois que le combat contre nos tendances mauvaises se fera plus âpre et plus difficile, il sera à nos côtés pour nous réconforter, pour soutenir notre volonté, pour combattre avec nous. Nous pourrons dire avec le Psalmiste: «Même si je marche au milieu des ombres de la mort, je ne craindrai aucun mal, car tu es avec moi» (Psaume 22,4) ; «puisqu'il est à ma droite, je ne chancellerai pas» (Ps 15,8).

Ainsi, peu à peu, nous découvrirons nous aussi, comme les saints martyrs, que la joie jaillit de la Croix, que la Croix est déjà tout illuminée de l'éclat de la Résurrection. Saint Etienne, je l'ai rappelé tout à l'heure, vit au moment de son martyre les cieux ouverts et Jésus ressuscité à la droite de Dieu. Nous aussi, à certains moments de notre vie, à mesure que notre cœur se purifiera, d'une manière secrète, intime, nous percevrons cette présence auprès de nous, en notre cœur, du Seigneur ressuscité, qui nous entoure de sa miséricorde et de son amour, source d'une joie que nul ne pourra nous enlever.

A lui revient la gloire, dans les siècles des siècles.

+Archiprêtre Panayiotis SEMIYATOS recteur de la cathédrale orthodoxe grecque à Paris, vicaire général.

Jeudi 28 décembre 2017 : les 20 000 martyrs brûlés à Nicomédie

Sts Martyrs : Epître : Ro 8, 3-9 ; Evangile : Lc 10, 19-21

Tropaire des Saints, ton 2

Annonce, Joseph, la bonne nouvelle à David, à l'ancêtre de Dieu les merveilles dont tu fus le témoin : sous tes yeux une Vierge a enfanté, avec les Mages tu t'es prosterné, avec les pâtres tu as rendu gloire au Seigneur et par l'Ange tu fus averti. Prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.

Vendredi 29 décembre 2017 : les Saints Innocents

les 14 000 enfants innocents massacrés à Bethléem sur l'ordre d'Hérode

usage grec : Epître : Hb 2, 11-18 ; Evangile : Mt 2, 13-23

usage slave : Epître : 2Co 5, 15-21; Evangile : Mt 2, 13-23

Dimanche 31 décembre 2017 : 30è dimanche après la Pentecôte

15è après la croix, Dimanche après la Nativité

Liturgie de St Jacques

après la Nativité : Epître : Ga 1,11-19 ; Evangile : Mt 2,13-23

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